La machine à laver est en marche

Hier, midi. Je largue les amarres, direction la Martinique. Les conditions météos sont excellentes, entre 10 et 15 nœuds de vent et un petit mètre de houle prévus.

Je me glisse devant Pingouin au mouillage, nous ne savons pas vraiment quand nous nous reverrons. Puis direction le large. L’émotion me saisit, forte, sans doute un peu d’appréhension à l’idée de cette quinzaine de jours, mais sûrement aussi la tristesse de quitter des gens qu’on aime, et ce pays.

Le chenal entre les îles est venté mais la mer plutôt calme. bel ami va bien, sous génois seul, un peu plus de sept nœuds sans effort. Je laisse l’île de Santo Antão largement au nord, pour ne pas être déventé. Puis c’est le virage vers le grand large, mon livre de bord est barré d’un “Cap à l’Ouest !!”.

La journée avance avec le vent qui décroit progressivement. Penn Gwen, parti en même temps, est déjà devant. Tao, un lagoon 38 rencontré à Mindelo fait une route parallèle plus au nord. La nuit tombée, j’avale un rapide dîner, le vent ne souffle plus qu’à moins de 10 nœuds.

19h30, le vent vient de l’est.

20h, le vent est sud.

20h30, il est nord.

je règle le pilote sur le mode vent et essaye de dormir un peu.

23h30 ma route, en fonction du vent, est entre l’ouest (normal) et nord-ouest (hum)
Minuit : le vent tombe, totalement. Moteur. Tout ça n’augure rien de bon.

4h00 : le vent est revenu, suffisamment pour avancer un peu, stable dans l’est.

6h45 : le vent est établi à 30 nœuds, avec des rafales à 40. La mer est bien formée, 2m50 de creux au bas mot. Je suis un peu ballotté !
10h : le vent est plus calme, je ressors un bout de génois, j’avance bien.

Première journée assez bonne, 130 milles parcouru. Le marathon ne fait que commencer.